Bonjour,
J'ai eu l'immense privilège de suivre l'équipage franco-suisse F. Servais-P. Ciocca au dernier Rallye de la Drôme avec une mythique groupe 4 de Morallyes-Sport, et me devais de faire part aux intéressés de mon compte-rendu ! Le voici !
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RALLYE DE LA DROME « Paul Friedman » 2010 – 17-18 juillet 2010
Cette édition du Rallye de la Drôme s’annonce exceptionnelle ! Parallèlement au rallye moderne (pas moins de 130 engagés), ce sont près de 55 VHC qui prendront le départ.
Afin de réaliser un rêve, Frank Servais et Patrick Ciocca laisseront pour une fois la merveilleuse Porsche « Mémé » 911 Carrera RS 2.7 de Frank au garage et prendront le départ avec un MYTHE vivant : l’Audi quattro groupe 4 de Morallye-Sports (Didier Morani).
L’épopée commence déjà le vendredi à Saint-Jean-en-Royans, centre du rallye, avec l’arrivée de Didier Morani et de la voiture. S’ensuit une prise en main… pas facile du tout de trouver ses marques; la quattro tient le pavé, même très fort, mais la puissance se délivre « au couple ».
Le programme du rallye :
• ES 1 / 3 ORIOL : 10,9 km
• ES 2 / 4 COL DE TOURNIOL : 13,2 km
• ES 5 / 8 / 11 LA MOTTE FANJAS : 7,8 km
• ES 6 / 9 / 12 BOUVANTE : 7.5 km
• ES 7 / 10 / 13 COL DE L’ECHARASSON : 7,4 km
Soit 116,3 km en épreuve de vitesse pure sur un parcours total de 292,85 km.
Samedi matin, les choses sérieuses commencent, avec les vérifications administratives et techniques, suivies peu avant midi, del’entrée en parc fermé. Suite de quoi, toute l’équipe va se restaurer dans une ambiance détendue. Les VHC partent devant le rallye moderne et, avec le n° 214, notre équipage helvético-germano-français sortira du parc fermé vers 14h15. Après une première assistance, assurée par Didier, Laurent et son équipe, l’Audi attaque la première boucle de 2 spéciales, du côté d’Oriol (ES 1-3) et du Col de Tournol (ES 2-4) ; les épreuves s’enchaînent, puis les équipages redescendent à St-Jean pour une assistance, et rebelotte !
Cette première étape est une mise en jambes pour nos pilotes, qui apprennent encore l’auto, avec une motivation évidente. Quelques réglages sont encore nécessaires sur l’auto lors de la dernière assistance… l’Audi, on l’entend d’abord, puis on la voit surgir de la nuit et débouler dans le parc d’assistance… elle repart… passe par le podium pour la fin de l’étape (clic clac – souvenir), et mise en parc fermé pour la nuit. L’équipage pointe à la 35ème place au terme de ces 4 premières épreuves spéciales.
Dimanche, départ très tôt, 7h00 pour la première voiture. Il s’agira de courir les 3 ES en boucles, trois fois. En descendant de ma montagne, je fonce au CH de l’épreuve 7, « Col de l’Echarasson », et j’aperçois l’Audi qui arrive… quel bonheur ! Frank est déjà prêt, sanglé dans l’auto, et a le sourire ! Les deux premières spéciales du matin se sont bien passées… le plaisir est évident. Quant à Patrick, il est déjà en train de s’approcher de la table de pointage ; le départ est pour dans quelques minutes… juste le temps pour moi de les encourager et de faire 2-3 clichés… et c’est le départ pour l’Audi… que je ne rate pas, planquée dans un buisson à 30 mètres du départ, pour mieux apprécier le son du 5 cylindres et de la wastegate … et éventuellement réussir à prendre une image ! La quattro tient ses promesses et fait un joli départ… c’est fabuleux, que dis-je, indescriptible, quel bonheur ! J’ai le sentiment que Frank et Patrick doivent commencer à bien s’amuser ! Il s’agit d’une route plutôt étroite, avec des virages brutaux… voilà qui devrait convenir à l’Audi ! Je reçois peu après la confirmation de Frank… ça s’est bien passé, et ils arrivent comme prévu pour la prochaine assistance !
Je retrouve tout le monde vers 9h30 à Saint-Jean du côté de l’assistance, où les pilotes nous rejoignent pendant le regroupement. Ils commencent déjà à remonter au classement; à ce moment, ils pointent dans les 30 premiers… Après une assistance de 20 minutes, la quattro repart déjà pour la seconde boucle de la journée, le son fabuleux du 5 cylindres dans son sillage…
Avec Laurent, le chef mécano, et quelques autres personnes de son équipe, nous nous rendons au bord de l’ES 8 « La Motte Fanjas », où nous assistons au passage de Frank et Patrick… l’Audi “tourne rond”, tout se passe bien, d’après le Dr Laurent ! Nous redescendons ensuite rapidement à l’assistance afin d’être prêts pour leur arrivée.
Vers 11h30, une inquiétude m’assaille… les nouvelles n’arrivent pas et j’ai un pressentiment… et tout à coup, le portable de Didier sonne… c’est Frank ! L’Audi est arrêtée après l’ES 9 « Bouvante », en surchauffe ! A ce moment là (tellement certaine que l’Audi est la voiture la plus fiable du monde et qu’ils termineront le rallye sans peine), je suis au bord de fulminer, et commence, de mon côté, à réfléchir aux causes du problème. Heureusement, Didier, très calme, explique à nos pilotes quoi faire.
Frank et Patrick parviennent à gérer le problème, prennent le départ de la spéciale 10 sans trop de retard, et rentrent pour l’assistance comme prévu… L’Audi arrive vers 13h00 et les mécanos s’activent autour d’elle… on lave, on remplit le vase d’expansion du radiateur en y ajoutant un colorant, on met en pression, on teste… a priori, pas de fuite détectée ; le problème semble est dû, comme pressenti par Didier et Laurent, à un thermo-contact défaillant… ils dépannent, et après quelques essais, il est déjà temps de repartir… le pointage est dans moins de 30 secondes au CH de sortie du parc… les pilotes sont déjà dans l’auto, l’assistance termine encore son travail… puis Frank met les gaz vers le CH ! Ouf ! vu la dextérité du "BestCopi" au « dégainage de carnet à l’heure », il n’y aura pas de pénalité de retard ! Et c’est parti pour la troisième et ultime boucle de ce superbe rallye !
Nous retournons les voir passer à la « Motte Fanjas », sur l’ES 11… passage encore plus efficace que le premier… Frank fait tourner l’Audi dans une trajectoire propre, et la relance… vraiment joli et bien géré ! Bravo ! Laurent, le « docteur moteur », est satisfait… Il s’écoule ensuite environ 20 minutes, où je ne reçois pas de traditionnel message de l’équipage et, à nouveau, je suis assaillie par l’inquiétude… confirmée à peine 2 minutes plus tard… NON ! Frank m’informe que le problème de surchauffe a recommencé, “en pire” ! Cette fois, c’est l’abandon... sur le moment (mais sur le moment seulement, de voir ainsi l'Audi arrêtée dans un coin de l'assistance, capot ouvert dans un dernier souffle de vapeur, et toute l'équipe la mine déconfite... "le mythe en prend un coup".
La conclusion
On a beau relativiser que c’est bien moins pire que de faire une sortie de route… abandonner sur ennuis mécaniques restera néanmoins toujours très difficile à accepter. C’est le rêve qui s’arrête là, à quelques encablures de l’arrivée finale… Mais, ce sont les aléas de la course, et sans les aléas de la course, le rallye ne perdrait-il pas de sa saveur ?
Une arrivée en rallye, c’est déjà un exploit en soit… cela ne changera jamais !
Le podium :
Au terme de la compétition, 35 équipages VHC ont rallié l’arrivée, et c’est l’équipage Pauget-Monnet qui remporte l’épreuve sur Porsche 930 turbo, devant Andruet-Mizael sur Porsche 911 RSR. C’est le monopole des Porsche sur le podium, puisque Terriou-Drouilleau prennent la 3ème place avec leur 911 SC.
Le compte-rendu officiel et les résultats :
www.asadrome.com/rallye_drome.htm#communique