NEIGE ET GLACE (Jura-Doubs-Suisse)

NEIGE ET GLACE 2017 (Dans le Jura, le Doubs et en Suisse-région Neufchâtel).
Avec une vénérable AUDI 80 typ B2 – traction – 1600 cc – de 1980.

C’est le 63ème du genre et pour notre part (Dré mon copilote, mon Audi 80 typ B2 et moi), ce sera notre 6ème engagement à cette épreuve.
Avec la petite 80, nous avions déjà tenté l’aventure en 2010 et de belle manière puisqu’on terminait 5ème au général. C’était et ça restera un tout grand souvenir.
C’était la découverte d’une longue épreuve et dans des conditions terribles. Les départs le matin donnaient lieu à un ballet particulier. Par -10° C, les engins restés dehors toute la nuit, rechignaient à démarrer. Le rallye se déroulait (et se déroule toujours d’ailleurs) sur une nuit et trois jours à évoluer sur des revêtements précaires. Je me souviens qu’on avait fini dans un mur de neige et qu’on a eu notre salut après avoir pelleté durant 16 minutes.
Cette première année était pour nous absolument dantesque et très rude pour l’auto. La 80 avait tenu bon et on exultait grâce à notre beau résultat. On avait même gagné l’épreuve sur le circuit de glace à Métabief et c’est de là que, dans les « bruits de couloirs », mon Audi devint la « petite 80 qui va bien ».
En 2011, on a signé de nouveau et surtout nous avions confirmé notre résultat d’il y a un an. Cela nous permettait de confirmer que notre prestation d’antan n’était pas due au hasard.
2012, on s’acharne et enfin, on grimpe d’une place en faisant 4ème. On était pourtant bien mal parti avec une solide sortie de route où on s’était empêtré dans la neige jusqu’au bas de caisse. J’étais paniqué et c’est une jeune conductrice qui m’a sorti du trou avec son 4x4. Après, nous avons fait un réel récital pour enfin décrocher la 4ème place.
Après une telle succession, on se prend au jeu et on tente une amélioration de la « petite 80 » en lui offrant une boîte autobloc pour l’édition 2013. C’était pour moi, la seule recette pour tenter d’aborder le podium face à la concurrence.
Ca commençait fort car on remportait d’emblée le prologue. Malheureusement, sur un revêtement trop sec, dans un virage très serré et une accélération exagérée, la boîte a cédé. C’était là, un abandon inéluctable. Là, on déguste et on découvre une autre facette du rallye. En définitive, le rallye, c’est comme la « vie », il est fait de joies et de tristesses.
On a composé avec et pour 2014, on y retourne en gardant encore l’espoir de monter sur le podium. Le sort s’est malheureusement acharné sur nous. Après une coupure nette de jus, l’auto est restée silencieuse et inanimée. C’était la désolation totale d’autant qu’on était encore que dans la première journée. Après des heures d’attente, l’organisation nous a ramené à l’hôtel. Le lendemain, on est allé rechercher l’auto puis avons tenté de réparer. Ce fut fructueux et on a réintégré la course en « super rallye ». C’était cependant un acharnement inutile car, au bout d’une journée, on a carrément frôlé l’incendie. En consolation, on aura quelques pages dans la belle revue « Avus ».
Bref, un peu dégoutté, je faisais l’impasse sur les épreuves 2015 et 2016.
Le temps passe et désormais, je retrouve l’envie et au diable les risques d’un autre abandon. Ce n’est tout de même pas une fatalité. Bref, on participera au Neige et Glace 2017 mais, promis, cette fois (enfin, je vais essayer), je ne me monte pas la tête et mon intention est surtout de m’y amuser. Je crois que mon copilote est dans le même état d’esprit quoi que je sois certain que dans un coin de sa tête, il veut tenter un coup… Enfin, on verra…
En attendant, la petite est prête. Elle fut aux petits soins cette fin 2016. Elle a retrouvé quelques rafraichissements dans ses entrailles et son châssis est en forme. Je fus très attentif à la fiabilité du système trip (nouvelles sondes, trip de retour de chez le fabricant pour un upgrade, etc…). Là, on termine de s’équiper correctement au niveau des pneus. On partira avec un train complet de pneus neige, un train de pneus cloutés et deux roues équipées des fameux Burzet.
Concernant les concurrents (87 autos), je remarque que c’est l’armada et d’ailleurs le matériel et les assistances montent en quantité et qualité. Pour la « petite 80 », la tâche sera donc nettement plus difficile qu’à ses débuts. Néanmoins, avec deux équipages amis, nous formerons un team (Belgian Classic Gentlemen) et en la circonstance, on se partage les frais d’une assistance pour l’entièreté du rallye. Deux copains nous accompagneront donc et avec tout leur savoir, le matos et surtout les roues de rechanges, ils seront là comme des anges gardiens.
On sera donc un peu plus à la page mais l’essentiel restera sur la route car dans la région du Jura, du Doubs et de Neufchâtel, en Suisse, la neige nous attend déjà.
L’épreuve se déroulera du dimanche 29 janvier au 02 février.
A suivre…
[IMG]http://www.audiheritage.be/photosAH/201701231221-image 1.JPG

C'est une bien belle aventure que vous vous apprêtez à vivre une fois encore et je suis sûr que la chance sera de retour pour cette édition 2017 ! Je vous tiens les pouces !

Notre ami Jacques en action à 2min15 :
www.dailymotion.com/video/x5a2ffs_rallye-neige-et-glace-2017-les-sortie-de-route_auto#tab_embed

J'ai eu la joie de pouvoir échanger quelques mots avec Jacques qui roule la 80 GLS. Jacques m'a confié que le premier jour avait été difficile, mais que son copilote et lui s'étaient régalés par la suite. Malgré une touchette sur le côté gauche (carrosserie et un silent-block touché) et les conditions météos difficiles hier, ils remontent de la 32ème à la 15ème place au classement général, grâce à leur belle 8ème place sur cette jourée. On leur tient les pouces pour cette dernière journée !

cool le reportage , merci

audipassion écrit: cool le reportage , merci

Toutes nos félicitations à l'équipage Fievez - Lys, qui après quelques places d'honneur (4 et 6èmes au Général notamment) finissent à une magnifique 11ème place du classement général des historiques ! Ils prennent également la première place du classement par équipes avec leurs collègues belges !

Hé nous voilà de retour avec des souvenirs plein la tête et surtout 2400 km dans les bras (1300 pour l’aller-retour et 1100 en rallye).
Merci à toi Cédric d’avoir fait le déplacement pour nous voir. Quand tu m’as fait le coup du « j’ouvre la veste d’un coup pour faire apparaître le logo de notre club », c’était assez tordant 
J’étais loin de m’attendre à une telle visite et je t’en remercie vivement.
Ceci dit, le circuit de glace, c’était marrant mais quand même limite pathétique. Il était impossible de mettre les gaz et/ou d’y faire quelque chose tant la glace était un miroir, tant le raidillon était difficile à franchir. En fait, même faire le tour à pied était impossible  On tournait tous entre 1 minute et 1’07’’ le tour. Pour 650m de long, ça faisait une moyenne hilarante de 36km/hrs. Une vraie frayeur  Il aurait fallu des chenilles pour espérer avancer 
Enfin c’était marrant et surtout de t’y voir.
L’essentiel du rallye était donc dans les montagnes, aux bords des ravins, sur des routes étroites, parfois dans la nuit et surtout sans jamais savoir si, sous les roues, on allait avoir du tarmac, de la glace ou de la neige.
C’est mon 8ème « Neige et Glace » et ce fut le plus piégeux… et je serais tenté de dire, surtout dans ton pays ! Dans la région de Neufchâtel, même les routes si peu accessibles restent relativement fréquentées par les habitants. Rappelons que nous sommes sur routes ouvertes et franchement, c’était de l’acrobatie, voire de l’inconscience de tenir les moyennes dans des routes si peu visibles tant elles sont sinueuses et si peu prévisibles en matière d’adhérence et, le tout, au bord des ravins.

Mais revenons au début : dimanche, du musée Peugeot de Sochaux, on démarrait tard le soir et on allait découvrir les routes et leur état sans aucune reconnaissance et donc sans aucun repère d’adhérence. J’avais avec moi 4 pneus ordinaires cloutés et 2 burzet (des pneus très efficaces dans la neige profonde ou sur la glace). Partant par temps radieux, j’ai misé sur les neiges ordinaires pour éviter de ruiner les burzet sur la première soirée. C’était une erreur…
Il faut aussi savoir qu’on nous a attribué un gros numéro. Ayant déjà fait, au « neige et glace » deux fois 5ème et une fois 4ème, il était regrettable de nous avoir attribué le n°52. Bref, on revenait sur les autres concurrents et impossible de les passer tant les passages entre les murs de neige étaient étroits. Pire, dans une terrible descente totalement enneigée et verglacée, une belle 504 coupé est partie en pagaille et est restée pendue sur le mur de neige, en obstruant le chemin déjà trop étroit. En arrivant dessus, impossible de m’arrêter tant ça glissait sur la glace qui gisait sous la neige, j’ai juste eu l’occasion de présenter le flanc pour éviter un choc trop brutal. La 504 est restée « au trou » et notre Audi blessée a pu continuer son chemin. Vous savez à quel point j’aime mon auto et ça commençait donc très mal pour moi. Le sort s’acharna car, en fin de spéciale, mes longues portées se sont coupées net. Nous voilà presqu’aveugle pour trois étapes de nuit ; génial !!! Le plus beau de tout fut quand notre instrument de mesure s’est mis à déconner. C’était la totale. Bref, nous voilà bien loin dans le classement (au delà du 30ème).

Lundi, je partais dépité mais vous savez que la particularité de notre équipage et de ne jamais se résigner. Nous voilà sur les routes du haut Doubs.
On trouve la raison du problème du trip. C’est déjà ça.
Les routes restent très piégeuses et comme je le dit dans l’interview vue sur www.jbtimeconcept.be/live/ng2017/ , la problématique pour nous est la rencontre de tout type de revêtement. Cette fois, j’ai mis mes burzet. Bref, sur la neige et la glace, on est nettement plus efficace mais sur les zones dégagées, à plein gaz, on ruine littéralement les pneus.
En chemin, on sera encore « callé » par un camion qui nous fait perdre 3 minutes. Les routes sont décidément fort fréquentes et, à trois reprises, on a frôlé la catastrophe avec des riverains.
A midi, mon copilote me fait remarquer que ma roue avant droite a une drôle de mine. Elle accuse un carrossage négatif épouvantable. Je me mets dessous l’auto et les secousses ont été telles sur la glace que la rotule de suspension s’est mise en butée. Je resserre les écrous pour éviter de perdre ma roue mais on verra ça à l’assistance le soir. On repart mais ne pas arriver à m’exprimer pleinement me démoralise. J’en fais part au téléphone à mon ami Francis Guilmain et, quelque part, je dépose, là, mon sac de nœuds. On persiste donc et au final, on limite les dégâts en faisant 15ème du jour. Ouf, cela signifie qu’enfin demain, on partira sans trop de concurrents devant nous. A noter que nous voilà 19ème au général. Devant, Yves Deflandre fait la loi quoiqu’il doive en découdre avec des locaux assez pugnaces.
Nos amis Benoit Remion et Etienne Baugnée ; Stephane Blaise et Marc Sevrin ; Didier Defays et Philippe Pirot, membres de notre team « Belgian Classic Gentleman » (BCG), sont dans les 15 premiers.
Le soir, notre assistance (DWR) fait un travail remarquable. Ma géométrie est refaite mais on fait le triste constat que ma rotule du bras de la barre Panhard (à l’arrière droite) est littéralement minée. Il faut savoir que passer dans les trous formés par la glace est très contraignant pour la mécanique et les rotules, neuves mais toujours d’origine, n’ont pas digéré le traitement. Mon assistance m’assure que ça tiendra mais je ne suis pas rassuré.

Mardi, c’est reparti et cette fois, on entre dans le pays de Cédric. Je ne reviens donc pas sur le récit du circuit qui reste anecdotique. Par contre, je souligne encore la grande difficulté de circuler parmi les autochtones exagérément autophobes. J’avoue que c’est une des rares fois où je roulais dans la crainte. Imaginez-vous qu’on circule en montagne avec des virages étroits sans visibilités entre ravins rochers. La moindre rencontre et c’est la catastrophe.
On reste néanmoins concentré et malgré la perte progressive et irrémédiable de nos clous, un essieu arrière qui « tape » tout azimut, on persiste. Ce sera paradoxalement notre meilleure journée en finissant 8ème du jour. Nous voilà 15ème au général. Nos amis du team persistent aussi à signer de bon temps et voilà qui donne une belle chance pour notre team « BCG ».
Le soir, ce sera aussi pour moi l’objet d’une belle rencontre et ce, en la personne de Christophe Baeten, pilote de la DAF n°35. C’est un gars « comme ça » ! Il prépare sa mécanique lui-même et avec un soin exceptionnel. Son auto est un chef d’œuvre.

Mercredi matin, nous voilà au départ de la dernière journée. Et malgré une auto fatiguée et des pneus sans clous, on aborde le rallye avec conviction et précision. Dré me copilote comme dans les grands jours et la sauce prend. On ne fera aucune erreur et au final, on remonte de manière significative dans le classement. Au final, on repart avec la coupe de la 10ème place au général et on fera partie des trois équipages permettant du BCG de remporter la coupe (Baugnée/Remion ; Blaise/Sevrin et Fiévez/Lys).

Mécaniquement, j’en tire la conclusion que l’auto doit être plus costaude, que partir avec deux roues burzet, c’est beaucoup trop peu et, définitivement sans autobloc, mon auto ne peut faire mieux.

Humainement, tous mes espoirs au départ sont comblés. Nous avons conjuré le sort des deux abandons aux dernières éditions et avons prouvé que nos belles places acquises antérieurement nous restent accessibles. Avec des débuts pourtant pénibles, on a su surmonter les éléments et les coups au moral. Je rentre enrichi d’une belle expérience qui me prouve, dans tous les sens du terme, qu’il faut savoir être patient.

Merci à Dré mon copilote, à Dom et Jean-Marie (notre assistance) à Monsieur Zanirolli et son équipe qui nous offrent une épreuve hors du commun et à tous mes amis et proches qui me soutiennent.

Allez, je vous laisse et maintenant, je vais m’occuper de ma titine qui en a bien besoin…

Bonne route à tous.

Coucou, le « Neige et Glace » semble si loin et pourtant il est encore bien présent dans les traces qu’il a laissé.
La « petite 80 » est mécaniquement réparée. Désormais, elle est en carrosserie pour la « touchette » malheureusement vécue.
Bientôt, elle sera prête pour sa prochaine épreuve. Il s’agira du « Spa Rally » qui aura lieu les 17 et 18 mars où nous vivrons les étapes mythiques des anciennes « boucles de spa », dont la célèbre étape de la « clémentine ».
J’espère que j’y connaîtrai les mêmes plaisirs que ceux vécus en 2015. Avec notre modeste « 1600 – traction », nous y avions pris la 7ème place au général et la 1ère de notre classe.
Pour me porter chance, j’ai arboré les couleurs de votre beau club qui, symboliquement, sont au sein des couleurs de la Belgique. L’association ne pouvait être meilleure…
L’aventure se poursuit…

Content de voir que la Mamie soit à nouveau sur ses pattes et qu'elle bénéficie bientôt de sa cure de jouvence !
J'espère que nos couleurs vous porteront vers des rangs dignes de votre talent ! Merci Jacques !